Le lien d’Amour

Le lien d’amour, notes sur la sculture d’Antoine Pallavicini…


Le lien est ce qui ancre, en filigrane, les choses dans une durée, dans une temporalité intemporelle.

Cette torsion qui prend la forme d’un lien, d’un nœud, rend contigus des espaces hétérogènes : le vide et le plein ; le sculpteur tend à « préserver » comme l’écrit François Jullien à propos des peintres chinois, l’énergie qui pourrait potentiellement survenir en ce milieu. Le vide permettrait le déploiement d’un « souffle d’énergie »1. La fulgurance du « lien d’amour » puise toute sa charge intensive dans la lenteur propre à sa maturation : sculpter le vide n’apparaît pas comme un simple paradoxe, c’est ce qui « permet de circuler librement au travers et réussit à laisser passer (…), l’important n’est pas de déterminer ce qui passe, mais d’en préserver l’énergie. »2


1 François Jullien, La grande image n’a pas de forme (ou du non-objet en peinture), Paris, Seuil, 2003, p. 216.

2 Ibid, p. 120.